Le cent-unième ou 25 ans de bulletins des pèlerins, c’est aussi le moment de s’arrêter un instant pour regarder le passé, le présent et le futur.
Il y a la légende, un berger s’est perdu dans la froideur de l’hiver, dans les bois, avec du brouillard. Il s’est souvenu de la prière de sa maman à Saint Antoine. Alors, lui aussi, il a prié Saint Antoine et il a retrouvé son chemin. En signe de reconnaissance, il a construit une petite chapelle. Au fil du temps, la chapelle a été reconstruite, plusieurs fois, toujours plus grande. Légende ou réalité. Une légende a toujours sa part de réalité.
On se souviendra qu’Antoine, est né à Lisbonne en 1195 dans une famille noble, il entre dans l’Ordre des chanoines réguliers de Saint Augustin. Il est ordonné à l’âge de 24 ans, il est orienté vers la carrière de théologien et de philosophe. Il décide alors de suivre les traces de François d’Assise. Il sent une forte poussée vers la mission. Parti pour le Maroc, il tombe malade. Il ne peut prêcher. Il rentre en Italie. En septembre 1222 Antoine est invité à prêcher à Forli et c’est là la révélation de son talent. De ses paroles émergent sa profonde culture biblique et sa simplicité d’expression. Dès lors Antoine commence à parcourir le Nord de l’Italie et le Sud de la France en prêchant l’Evangile. Il se dévoue aussi pour les pauvres et contre les injustices. Saint Antoine de Padoue est sans doute le saint le plus vénéré et le plus prié au monde. Suivant une très ancienne tradition, remontant à un épisode de sa vie, saint Antoine est invoqué pour retrouver les objets perdus. Il décède en 1231 près de Padoue.
La chapelle, telle que nous la connaissons actuellement a été construite aux environs de 1840. Elle est du style néoroman. Les vitraux actuels sont des dons, ils ont été réalisés à partir de 1947.
Les noms des curés qui ont desservi la chapelle Saint-Antoine sont encore gravés dans la pierre. L’abbé Jean-Joseph TIGNY de 1842 à 1875. L’abbé KEEREMANS de 1897 à 1918, un abbé érudi qui s’intéressa à l’histoire de Saint-Antoine, et fit installer la statue de Notre Dame de Guérison. L’abbé OUOILIN jusqu’en 1946. On sait peu de choses de ce qui se passait à cette époque, sauf peut-être qu’en ces temps-là, l’église avait une vocation paroissiale, on y célébrait, l’eucharistie, les baptêmes, les mariages et les enterrements. Il y avait aussi des pèlerinages en l’honneur de Saint Antoine qui étaient jumelés à des marchés.
Des cartes postales de 1936 montrent la statue de saint Antoine portée en procession à travers champs.
Ensuite l’abbé Nicolas SCHMITZ a été curé de Saint Antoine jusqu’en 1983. C’est à son initiative que les nouveaux vitraux ont été placé. Il avait une servante qui s’appelait Mme LHOEST et un petit magasin d’article religieux avait été aménagé dans le presbytère.
Puis l’abbé André CHOQUE a été nommé curé de Saint Antoine à partir de 1983. Les plus anciens parmi vous se souviendront peut-être de l’abbé CHOQUE. Il avait toujours un accueil chaleureux. Il était toujours de bonne humeur, il savait être à l’écoute des gens et leur donnait des conseils. Ces célébrations étaient toujours très vivantes. C’est lui qui transforma le domaine en ce qu’il est aujourd’hui. Il transforma le terrain vague rempli de hautes herbes, d’orties, de ronces et de cailloux en pelouses. Il transforma une petite flaque d’eau marécageuse en étang. Il réalisa l’autel extérieur appelé « Montagne Sainte » et le parking … mais malheureusement sans les autorisations nécessaires de l’urbanisme, ce qui nous a valu les ennuis pour régulariser cette situation.
L’abbé CHOQUE n’était pas seul. Mme LHOEST, à la mort du curé SCHMITZ avait demandé à Max LICHER et à Marie CLITEUR de venir lui succéder au presbytère. La Fabrique d’Eglise avait donné son accord. L’abbé CHOQUE était l’initiateur des projets de Saint-Antoine, il avait les idées et il était entouré de volontaires, dont Max et Marie à qui il avait demandé de venir servir des boissons après la messe et de consacrer un peu de temps à la rencontre des gens. Et parmi les volontaires il y avait aussi Christian DEHOTTE qui était alors instituteur.
Avec l’exigüité des lieux, l’abbé CHOQUE et Max et Marie sont venus à l’idée de construire une salle d’accueil. L’abbé CHOQUE a aussi inauguré la messe hebdomadaire du mardi à 15h. C’est enfin à l’abbé CHOQUE et à Max et Marie qu’est venue l’idée de la constitution d’une ASBL afin de pouvoir organiser les pèlerinages, l’accueil des pèlerins et la gestion du domaine. Les statuts de l’ASBL ont été déposés en mars 1998 au Moniteur Belge.
L’abbé CHOQUE est décédé le 8 octobre 1995. C’est alors que l’abbé Christian DEHOTTE, qui avait terminé ses études de prêtre, a été nommé curé de Saint-Antoine. Les projets de l’abbé CHOQUE ont été continués par la nouvelle équipe. Les premiers plans du bâtiment de l’accueil Saint-Antoine ont été réalisés par l’architecte, Mr BOUTAY Dominique et présentés officiellement aux pèlerins fin 1998. L’administration communale a exigé des modifications et les plans finaux ont été dessinés en janvier 2000.
Il a fallu beaucoup de tact et de négociations tant avec les autorités communales ainsi qu’avec les banques, mais comme disait Marie CLITEUR, pour nous croyants, lorsque nous confions nos projets au Seigneur, tout finit par s’arranger tôt ou tard.
Pour informer les pèlerins de ce qui se passait à Saint-Antoine, Max et Marie ont aussi eu l’idée de lancer un bulletin des pèlerins, en avril 1998 et dont ceci est la 101ème édition !
Il y a des réconforts qui nous ont fort touchés : Monseigneur LEONARD alors évêque du diocèse est venu nous rendre visite et célébrer la messe au début de 1999. Le gros oeuvre a été terminé très rapidement (mi 2000) mais le chantier est à l’arrêt faute d’argent. Les banques étaient très réticentes à l’idée de nous accorder un prêt. Finalement on a eu ce prêt et le bâtiment a pu être terminé. L’inauguration du bâtiment a eu lieu le 8 octobre 2000 avec la bénédiction du vicaire général l’abbé Guy MARTIN.
Pendant tout ce temps là nous avons eu les célébrations dominicales, et toutes les fêtes qui marquent notre calendrier chrétien, Pâques, Assomption, Pentecôte et Nouvel An. Sans oublier Jésus-Christ et la Vierge Marie. Nous avons adoré le Saint Sacrement. Nous avons aussi remercié nos saints protecteurs et guérisseurs pour toutes les grâces obtenues, St Blaise, St Pérégrin, Ste Rita, St Antoine, St Joseph, Notre Dame de Guérison, Padre Pio, Ste Thérèse…
Mais les réalisations ne se sont pas arrêtées là ! Fin 2000 le parking devant l’église était asphalté, on a fait l’acquisition d’un orgue. Fin 2001 a marqué aussi la fin de notre emprunt près de la banque, tout a été réalisé grâce à vos dons. Début 2002 a été marqué par la construction de l’auvent, l’asphaltage autour du bâtiment, et le réaménagement de la terrasse.
Mais tout doit s’entretenir, il faut réparer certaines usures par le temps, il faut repeindre les bancs, il faut sans cesse tondre les pelouses, tailler les arbres et arbustes. Il faut déneiger en hiver. Après l’automne il faut balayer les feuilles. Et puis il y a la sono qu’il a fallu remplacer.
Et puis l’éclairage des chemins. Depuis le début de Saint-Antoine, Max junior réalisait tout ces travaux d’entretien, de réparation et de rénovation. Max junior savait tout entretenir, restaurer et embellir. C’est encore lui qui aujourd’hui assure cet entretien.
Notre évêque Mgr LEONARD est encore revenu célébrer St Antoine chez nous en juin 2003 et le 22 mai 2009 pour la Sainte Rita
En 2005, on a dû se mettre en conformité pour le garage et le parking. Un extracteur d’air a été installé dans l’église.
Pendant toutes ces années Saint-Antoine a vu un nombre impressionnant de personnes, les unes pour une prière dans l’intimité, les autres pour une messe, d’autres encore pour une écoute ou un accueil dans la fraternité ou simplement une détente dans notre bel endroit.
Beaucoup de personnes qui ont invoqués nos saints protecteurs, nous ont rapportés des améliorations de leur santé ainsi que quelques cas de guérisons. Consolation, guérison, apaisement ou peut-être miracle.
A partir de 2006, et à partir de la mi-octobre, nous avons commencé à installer un marché de Noël, avec des petits cadeaux de Noël, mais surtout avec des objets qu’on ne trouve qu’à St-Antoine.
Fin du mois d’aout 2015, un incendie ravage la chapelle. Joseph CHARLIER a mis des modules à disposition afin de continuer les offices et les prières. On a aménagé le « Refuge de Saint Antoine », un espace en dessous de l’autel extérieur. L’assurance paiera tout ce qui était présent avant l’incendie et dont on a des preuves matérielles. Malheureusement tout ne sera pas remboursé. Réouverture officielle le 8 mai 2016, après 8 mois de travaux de déblaiement, de peintures, d’électricité et de restauration, et de tracas avec les assurances, la chapelle peut à nouveau accueillir pèlerins, paroissiens et croyants.
Mi 2016 sera marqué par la décision de Max et Marie LICHER de prendre leur retraite. Max et Marie, couple diaconal, se sont donnés coeurs et âmes pour créer un lieu de prière et de dévotion. Nous l’avons déjà évoqué ci-dessus. Ils ont donné 20 ans de leur vie pour Saint- Antoine. Mais, ils ont atteint ce moment où ils ont aspiré à la retraite. Alors on ne peut pas leur refuser cette décision.
Monseigneur VANCOTTEM nommé évêque du diocèse en mai 2010, est venu bénir l’autel et la chapelle rénovée en octobre 2018.
Et puis Max junior est venu reprendre le magasin et la cafétéria à part entière. Et puis Léana est venue aider au magasin. Il se sont mariés en juillet 2018 et depuis lors c’est Max et Léana qui vous accueillent au Magasin et à la cafétéria, souvent aidés par Christelle.
Et puis est venu le COVID. Le bulletin d’avril à juin 2020 ne sera pas publié. On devra se conformer aux directives. Arrêter les offices ou les réduire à un petit nombre de participants. La cafétéria et le magasin devront être fermé. On devra porter le masque. Cela a été une terrible épreuve pour nous tous. Tout le monde grogne un peu. Financièrement la situation est très dure. On doit continuer à tout payer. Il faudra attendre la fin de l’année 2021 pour que les restrictions soient levées et qu’on puisse retrouver une vie comme avant à Saint-Antoine.
Une ASBL pour organiser et accueillir les pèlerins, pour entretenir le domaine. Accueillir les gens avec une tasse de café, un morceau de tarte, ou pourquoi pas un verre de bière.
Accueillir les gens à une table avant ou après la messe, pour parler, pour parler de leurs joies, mais aussi de leurs peines. Accueillir les gens parce qu’ils souhaitent une bénédiction.
Quand tout va bien évidemment nous sommes rythmés par le travail, par la vie dans notre société contemporaine. Nous sommes en chemin. En chemin de vie, mais aussi en chemin de croyance, en chemin d’espérance ou plus exactement en chemin de foi. La messe nous rappelle l’Évangile. L’homélie essaye de situer cet évangile dans l’actualité.
Parfois la maladie frappe à la porte. Nous avons la formidable chance d’avoir une médecine fort bien développée. Très souvent la médecine nous guérit, mais parfois elle ne peut rien faire. C’est à ce moment-là qu’on se tourne vers le Seigneur. C’est à ce moment-là qu’on se rappelle que Jésus a guéri des lépreux, des paralytiques, des aveugles, des saignements et qu’Il a dit « c’est la foi qui vous a guéri « . Alors, on met sa confiance en Jésus, en espérant qu’Il puisse aussi nous guérir.
Et on revient à Saint-Antoine pour se confier, pour exprimer ses douleurs, pour trouver un réconfort, pour entendre une parole, … Parfois c’est la guérison inexpliquée, le miracle.
Mais c’est aussi à Saint-Antoine qu’on peut trouver un crucifix, un chapelet, un petit souvenir pour la communion des enfants, un collier avec une croix ou une médaille, une bougie …
Pour garder le site de Saint-Antoine accueillant, il faut beaucoup de travail. Ceci nous prend beaucoup d’énergie et de temps. Nous sommes en rénovation permanente et c’est pourquoi nous faisons appel aux dons qui sont toujours bienvenus sur le compte « rénovations » de l’ ASBL BE68 7551 5134 7234.
Pierre CORNELIS
Secrétaire ASBL Accueil Saint-Antoine